La négligence du cinéma mondial dans la présentation du deuil de Muharram

10:22 - August 17, 2021
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Téhéran(IQNA)-Les rituels de deuil du mois de Muharram, malgré leurs attraits narratifs et historiques, ont malheureusement été négligés par les cinéastes.

Les cérémonies de deuil de l'Imam Hussein (AS) pendant le mois de Muharram, peuvent être considérées comme l'un des principaux symboles de la culture chiite et attirent l'attention de nombreuses personnes à travers le monde.

Les cérémonies du mois de Muharram ne sont pas seulement célébrées dans les pays à majorité chiite, mais aussi par les chiites, dans les pays où ils sont minoritaires. Bien que dans certains pays, il existe des restrictions sur la tenue de cette cérémonie, et qu’au cours de ces deux dernières années, en raison de l’épidémie de Covid-19, ces restrictions ont augmenté, la tenue des cérémonies d'Achoura les dix premiers jours du mois de Muharram, s’est poursuivie dans le respect des protocoles sanitaires.

Cependant, bien qu'Achoura, les cérémonies de deuil et la grande marche d'Arbaeen, soient les plus grands rassemblements musulmans après le Hadj, et aient une grande valeur pour les chiites et le monde islamique, les efforts pour présenter ces événements, n'ont malheureusement pas été significatifs.

De nombreux événements d'autres religions, comme le christianisme, le judaïsme et même le bouddhisme, sont devenus des sujets de films dont certains ont acquis une renommée mondiale mais dans le cas d'Achoura, malgré ses valeurs dramatiques, à l'exception du cinéma iranien, le cinéma international n'a pas eu d'activités remarquables. Les cérémonies de deuil organisées chaque année, malgré leur intérêt esthétique et historique, sont encore, volontairement ou involontairement, négligées par les cinéastes.

Ces dernières années, certains cinéastes et documentaristes de pays européens et américains ont cherché à aborder les divers aspects des rituels de Muharram, de la cérémonie de deuil d'Achoura et de la procession d'Arbaeen.

Ces documentaires se concentraient davantage sur les présentations théâtrales et la procession d'Arbaeen. La plupart de ces documentaires ont été faits pour la télévision et ont peu de chances d'être projetés dans les cinémas ou dans les festivals de courts métrages et de documentaires internationaux, mais certains d'entre eux ont réussi dans une certaine mesure, comme le film « Voyage spirituel d’Arbaeen » qui est un court métrage réalisé en 2013, par Elmar Bayramov, dont ce film est la première expérience et jette un regard complet sur le parcours de 300 kilomètres de la marche d’Arbaeen. « Ce qui est intéressant dans ce rassemblement humain, est que toutes les couches de la société y participent », lit-on dans la description du film sur le site IMDb.

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« Ashura » est un autre film sur cette journée en Turquie, réalisé par Köken Ergun, qui raconte l'histoire de chiites de la banlieue d'Istanbul en 2010, qui se préparent pour les cérémonies d’Achoura. Le film explique qu'environ 1 million de chiites vivent en Turquie, la plupart dans un quartier de la banlieue d’Istanbul et dans la ville frontalière orientale d'Igdir. Le documentaire a été projeté au 63ème Festival du film de Berlin.

Tous les documentaires réalisés sur Achoura ne sont pas faits par des chiites. Le documentaire « Un Anglais en Irak, la marche d’Arbaeen » raconte l'histoire d'un Anglais nommé Martin, qui s'est rendu en Irak et a participé à la marche d'Arbaeen en tant que non-musulman. Le film de 45 minutes a été diffusé à la télévision au Royaume-Uni en 2019, et contrairement à des films similaires, était entièrement gratuit sur YouTube.

Un autre documentaire sur la marche d’Arbaeen est le film « The Walk of Allegiance », réalisé et projeté en 2018, par Farhan Naqavi, qui se concentre entièrement sur la marche d'Arbaeen et présente aux téléspectateurs étrangers, la philosophie d'Achoura et d'Arbaeen.

« Achoura à Londres, expérience d’un non musulman » est un autre documentaire télévisé qui raconte l'histoire d'Achoura du point de vue des non-musulmans. Ce documentaire dépeint deux non-musulmans et leurs expériences au cours des 10 premiers jours de Muharram et du jour d'Achoura, à Londres.

Ces quelques films montrent que malheureusement, malgré les grandes richesses du mois de muharram, de l'événement d'Achoura et du soulèvement de l'Imam Hussein (AS), ces évènements n’ont pas été présentés comme il se doit. Les médias vidéo et l’Internet, en plus de promouvoir les enseignements d'Achoura, peuvent également être, culturellement et économiquement, bénéfiques pour les créateurs de films sur ces différents sujets.

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