Films sur l'Afghanistan, des Oscars à la projection de « l'Islam dans le pays de la guerre »
Les récents développements en Afghanistan, et l'occupation de plusieurs villes du pays par les talibans, ont une nouvelle fois soulevé des questions sur l'avenir du pays et les raisons de la défaite des forces afghanes.
Dans ce qui suit, nous présentons un aperçu d'un certain nombre de films sur ce pays et ses problèmes.
Rambo III (1988) : Réalisé par Peter McDonald, est le dernier d'une série de films Rambo des années 1980. Rambo III a été créé à un moment où les réformes politiques de Mikhaïl Gorbatchev brossaient un tableau plus doux de l'Union soviétique dans l'opinion internationale. Bien qu'il soit comme d'autres films américains similaires des années 1980, inspiré par la politique étrangère américaine et une justification de la politique américaine, il a néanmoins réussi à présenter les souffrances du peuple afghan et à montrer les efforts pour chasser les occupants soviétiques d'Afghanistan. Rambo III a été tourné avec un budget d'environ 63 millions de dollars et ses ventes mondiales ont atteint 189 millions de dollars. Cependant, le film a été critiqué pour son scénario médiocre. Rambo a remporté le « Golden Raspberry Award » du pire acteur (Sylvester Stallone), du pire film, du pire scénario, du pire second rôle (Richard Kerena) et du pire réalisateur.
Le seul survivant (Lone Survivor) (2013) est un film de guerre américain, écrit et réalisé par Peter Berg, et basé sur le livre du même nom publié en 2007, de Marcus Luther, co-écrit avec le romancier britannique Patrick Robinson. Le seul survivant, bien qu'étant un film purement commercial et d'action, a réussi à montrer la peur du peuple afghan à l'égard des talibans, et à quel point les soldats américains peuvent être vulnérables. Dans les projections limitées de pré-sortie, le film a reçu des critiques majoritairement positives en raison de son jeu d'acteur et de sa mise en scène, en particulier dans les scènes de bataille. Bien que certains aient critiqué l'accent mis sur les scènes d'action par rapport à la narration, le film, en plus d'avoir une vente commerciale relativement réussie de 60 millions de dollars, a été nominé pour un Oscar dans les catégories montage audio et doublage. Le seul survivant a été inclus dans la liste des 10 meilleurs films de 2013 par le National Board of Review.
Les frères (2009), réalisé par Jim Sheridan, est un remake du film danois du même nom. Le film raconte l'histoire de la capture du capitaine Sam Cahill (Toby Maguire) porté disparu par le gouvernement américain. Le film raconte sa captivité dans les prisons des talibans, les effets de la captivité et sa relation fragile avec son frère et sa femme. Le film « Les frères » a réalisé un chiffre d'affaires de 43,5 millions de dollars pour un coût de 26 millions de dollars. Le film a été acclamé par la critique, et nominé pour un Golden Globe Award du meilleur acteur (Toby Maguire) et de la meilleure musique.
12 Strong (2018) est un film réalisé par Nicolas Fossi, basé sur le livre de Doug Stanton sur le premier groupe d'officiers paramilitaires de la CIA et des forces spéciales américaines en Afghanistan. Le groupe a été envoyé en Afghanistan après les attentats du 11 septembre pour travailler sous la direction d'Abdul Rashid Dostum (Navid Neghaban) afin d'éliminer les talibans. Avec un budget de 35 millions de dollars, le film a rapporté environ 71 millions de dollars, et fut un échec commercial, néanmoins, les critiques ont loué l'utilisation du Nouveau-Mexique pour représenter l'Afghanistan.
Kajaki (2014) (Kajaki : la vraie histoire) est un film britannique indépendant, réalisé par Paul Cates, est basé sur l'histoire vraie de Mark Wright et d'un groupe de soldats britanniques piégés près du barrage de Kajaki en Afghanistan et dans un champ de mines laissé par l'occupation afghane. Kajaki, qui est sorti aux États-Unis sous le nom de « Kilo Two Bravo », a été fabriqué en Jordanie à faible coût et les ventes commerciales n'étaient que de 34000 dollars en raison de sa sortie limitée. Mais le film a été bien accueilli par les critiques qui ont souligné plus que tout, la représentation des horreurs et des victimes de la guerre en Afghanistan.
La route de Guantanamo (2006) est un autre film britannique sur la guerre en Afghanistan qui se concentre sur l'implication d'innocents dans la guerre et ses conséquences. Réalisé par Michael Winterbum, le documentaire raconte l'histoire des voyages en Afghanistan, de Rohal Ahmed, Asif Iqbal et Shafiq Rasul, trois jeunes anglo-pakistanais et bangladais de Tipton, et leur arrestation et transfert à Guantanamo pour terrorisme. Le film est une combinaison d'entretiens avec les trois voyageurs et d’images d'archives de leur détention. La route de Guantanamo dépeint diverses scènes de passages à tabac pendant les interrogatoires, l'utilisation de techniques de torture et la tentative de l'armée américaine d'obtenir des aveux forcés pour avoir collaboré avec al-Qaïda et les talibans. Le film montre bien comment la guerre contre le terrorisme peut affecter des personnes innocentes. Le film a été bien accueilli par la critique, et a remporté l'Ours d'or du meilleur réalisateur au Festival de Berlin.
Taxi pour l’enfer (2007) est un documentaire sur l'occupation militaire américaine de l'Afghanistan. Le documentaire, réalisé par Alex Gibney, se concentre sur le meurtre d'un chauffeur de taxi afghan nommé Delawar, battu à mort par des soldats de l'armée américaine alors qu'il était incarcéré au centre de détention de Begrâm sous de faux prétextes d’activités terroristes. Le film montre que le prétexte de lutte contre le terrorisme peut donner le droit de commettre toutes sortes d'actes inhumains contre des personnes innocentes dont le seul crime est de se trouver dans un lieu, à un moment inapproprié. Le documentaire a remporté l'Oscar du meilleur long métrage et a été présélectionné par la critique, pour la liste des 10 meilleurs films de 2008. Le film obtint l'Oscar du meilleur film documentaire et le Prix du meilleur documentaire du Festival du film de TriBeCa en 2007.
« Parvana, une enfance en Afghanistan » (2017) est un film d'animation dramatique du studio Cartoon Saloon réalisé par Nora Twomey, sorti en 2017. C'est une adaptation de « Parvana, une enfance en Afghanistan », premier tome d'une série de romans de Deborah Ellis, et le seul dessin animé de cette liste. Cette animation est un produit conjoint de l'Irlande, du Luxembourg et du Canada, et a été réalisée pour un coût d'environ 10 millions de dollars. Le film fait soigneusement la distinction entre l'islam présent dans la vie des Afghans, et l’islam des talibans qu’un lavage de cerveau a conduits à un tel point de sauvagerie et de dépravation. Le film a été salué par les critiques qui ont loué l'honnêteté et le style narratif du film, a été nominé pour le meilleur long métrage d'animation et a reçu le prix de la meilleure animation de la « Los Angeles Critics Association » (Association des critiques cinématographiques de Los Angeles).
Oussama (2003) est une production internationale de l'Afghanistan, des Pays-Bas, du Japon, d'Irlande et d'Iran, réalisée par Siddiq Barmak. Le film raconte l'histoire d'une petite fille déguisée en garçon pour subvenir aux besoins de sa famille sous le régime des talibans en Afghanistan. Le film illustre bien l'oppression du peuple sous le régime des talibans. Dans ce film, à cause des règles des talibans, les femmes sont devenues des femmes au foyer et beaucoup d'entre elles, qui sont en quelque sorte des chefs de famille, ont du mal à gagner leur vie. Le réalisateur d'Oussama, Siddiq Barmak, a réussi à montrer le pouvoir et la violence des talibans, et la peur des gens, sans exagération. Certains pensent qu'Oussama est le film le plus réussi du cinéma afghan, illustrant l'ère des talibans. Le budget de ce film était d'environ 46 000 dollars, mais sa sortie mondiale a été un succès et le film s'est vendu à environ 3,8 millions de dollars. Oussama a été acclamé par le public et la critique en Europe et aux États-Unis, et a été projeté dans des festivals prestigieux comme le festival de Cannes, et a remporté « la caméra d'or » du festival. De plus, Oussama a remporté le Golden Globe Award du meilleur film en langue étrangère, au nom de l'Afghanistan, et est considéré comme le plus grand succès du cinéma afghan.
Le coureur de cerf-volant (2007) est un film réalisé par Mark Forster, basé sur le roman du même nom de Khaled Hosseini. La plupart des dialogues sont en persan et de courts extraits sont en anglais. Le coureur de cerf-volant est l'histoire d'un jeune Afghan nommé Amir qui vit à San Francisco. Amir et son père, qui étaient des gens riches, ont quitté Kaboul et ont émigré à San Francisco après l'invasion militaire russe de l'Afghanistan. Après avoir reçu un appel téléphonique d'un de ses anciens amis, Rahim Khan, Amir tente de retourner en Afghanistan pour retrouver son ami d'enfance dans un pays où règnent les talibans. Le film mérite l'attention car il montre l'Afghanistan pendant les deux périodes d'occupation soviétique dans les années 1980, et sous le régime des talibans dans les années 1990. Le cerf-volant a su bien illustrer la chute de l'Afghanistan après l'invasion soviétique, et l'ambiance du pays sous le régime des talibans qui n'hésitent pas à commettre des crimes au nom de la religion. Fabriqué en Chine pour un coût de 20 millions de dollars, Le coureur de cerf-volant a réalisé des ventes mondiales d'environ 70 millions de dollars. Le film a été acclamé par la critique pour sa fidélité au roman et sa représentation de l'Afghanistan à l'époque des talibans. Le film a été nominé pour un Oscar de la meilleure bande originale et un Golden Globe Award pour le meilleur film en langue étrangère.
