Les banques canadiennes ne s'intéressent pas aux prêts hypothécaires islamiques

14:20 - April 23, 2024
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IQNA-Alors que le gouvernement Trudeau souhaite «explorer» de nouvelles mesures d’accès au financement, comme les prêts hypothécaires islamiques, les banques n’ont aucun appétit pour ce genre de produit.

Dans son dernier budget, le gouvernement libéral a laissé entendre qu’il souhaitait «explorer de nouvelles mesures pour élargir l’accès aux produits de financement de rechange, comme les prêts hypothécaires islamiques». Une proposition qui a fait bondir le chef bloquiste Yves-François Blanchet, qui a dit y voir un grave précédent, soit celui d’introduire un élément de la charia dans le système de loi canadien.

L’hypothèque islamique, ou hypothèque halal, permet aux musulmans qui le souhaitent d’acheter une maison sans payer d’intérêt. Dans la loi islamique, communément appelée la charia, le concept d’intérêt est interdit. Tout gain doit résulter d’un travail.

Pour contourner cette contrainte, des institutions spécialisées facturent d’autres types de frais pour compenser, comme un loyer mensuel par exemple. Ce type de prêt est pour l’instant seulement disponible au Canada par l’entremise de coopératives musulmanes.

«Desjardins n’offre pas ce type d’hypothèque», nous a-t-on répondu lorsque Le Journal a voulu savoir si le réseau de Caisses populaires offrait ce type de prêt, ou tout autre accommodement en ce sens.

«Nous n'offrons pas ce type de produits», a également répondu la Banque Nationale. Même chose du côté de la RBC, qui n’a aucun projet en ce sens.

Le gouvernement Trudeau n’a pas précisé comment il souhaitait faire avancer cette pratique, ou quel rôle pourraient jouer les grandes banques canadiennes dans celle-ci.

 

CERTAINS EN PROFITENT
La pratique du prêt islamique, ou halal, comporte son lot de dangers. Le Journal rapportait en 2019 que plus de 300 propriétaires avaient été lésés par la Coopérative d’habitation Qurtuba. Les clients de celle-ci se retrouvaient avec des factures «surprises» après avoir remboursé le prêt pour leur maison.

Tarek Fatah, du Congrès musulman du Canada, avait également affirmé à Radio-Canada que cette pratique n'était que de la poudre aux yeux. Les financiers, selon lui, «abusent des croyants qui veulent respecter la charia, car leurs frais sont beaucoup plus élevés que dans le système traditionnel.»

tvanouvelles.ca

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